- H. Lauraire, " Faisant référence aux traditions tibétaines, l’artiste plasticienne a créé sur une surface de plus 150 m2 plantée de drapeaux animés par le vent. Chacun d’entre eux porte une prière, une incantation, un poème ou un texte dénonçant le phénomène de disparition de l’or bleu, élément symbolique commun à l’histoire de toutes les sociétés (religieuses ou non) représentées. L’artiste a délibérément choisi d’extraire des grands textes tels que le Coran, la Torah, les Evangiles ou encore des écrits relatifs au bouddhisme, au chamanisme, (…), ainsi que de poèmes des extraits qui invoquent un monde meilleur pour la communauté humaine. Cette attention particulière pour la demande au nom d’un groupe ne nie pas l’individualité de chacune des aspirations religieuses mais tend à symboliser d’identiques volontés. Les drapeaux qui évoquent la disparition de l’eau reprennent les propos d’historiens, philosophes, géographes, spécialistes. Ces derniers soulignent dans leurs articles les conséquences d’un tel manque d’intérêt tant sur le plan écologique que sur le plan philosophique. A côté de chaque extrait, Florence Bouvry a reproduit l’un des drapeaux qui symbolisent les identités des 211 nations recensées dans le monde. De ces confrontations entre images-symboles politiques et textes critiques ou religieux surgissent des décalages, des invitations à la réflexion. Bien qu’éphémère, le territoire du Champ d’incantations où sont mis en scène le souffle, les écrits sacrés, la parole, la notion de symbole, (re)pose aux visiteurs l’ « éternelle » question de la valeur performative du Verbe. -
Installation 150m2. Images thermoformées sur toile.
Freneuse (78)